De l’antiquité à la Révolution

Plus on remonte dans le temps plus les choses sont floues, évidemment…

On sait qu’il y a plus de vingt siècles la population était celte, les Rutènes, et qu’elle n’échappa pas à la conquête des Romains,  vers 50 ans avant Jésus Christ.

Puis vint l’époque gallo-romaine. Des noms comme Pentezac, Sabin remontent, sans doute, à cette période. Des traces de présence de populations ont été relevées au Garrigol,  près de Puech Besset, à Lacombe également et surtout à Bonnafouzen. Il y a été retrouvé des matériaux de construction antiques ( tegulae, imbrices, briques) mais aussi des débris de vases , de cruches d’amphores. L’origine de ces restes se situerait  entre le premier siècle avant J.C. et le premier siècle après J.C.

Il faut aussi mentionner l’existence de la voie romaine reliant Segodunum (Rodez) à Tolosa (Toulouse,) passant tout près de Camboulazet: Brunhac, la croix du Fieu, les Tavernes, la Mothe…

On ne connait pas grand-chose de la période du Moyen Age.

La période de  l’an 1000 jusque vers 1300 fut plutôt favorable, en revanche les XIV° et XV° siècles furent plus durs (guerre de cent ans, épidémies…). 

La Renaissance, qui suit, est connue pour avoir été faste. C’est à cette époque que fut édifiée l’église gothique de Camboulazet, vers1540. Plusieurs rénovations suivirent : 1854, 1930,1956, 1988.

Le XVII° connut les guerres de Religion et des disettes. Enfin , suivirent la Révolution et ses troubles, l’Empire, ses conquêtes et ses guerres

La naissance de la commune

Au moyen-âge en ségala rouergat, en deux ou trois siècles s’installent  des systèmes nouveaux d’occupation et d’administration du territoire : ce sont le temps des castelnaus, des salvetats, des bastides,….

De là naissent alors 3 pouvoirs : celui du seigneur, celui de l’Eglise et celui du roi qui installent chacun un découpage du territoire à leur usage. 

Au fil des siècles à compter du Moyen Age le pouvoir royal va prendre le pas  avec des monarques tels qu’Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.

Afin de fortifier le royaume, le roi paraît avoir eu comme premier souci de lever sur le pays les moyens financiers nécessaires à sa politique. Il lève alors son impôt principal, la taille, par communautés d’hommes ayant des possessions dans un certain secteur. Il va mander à chaque communauté la somme que celle-ci doit lui fournir. Un mandement (ou taillable) est donc (au moins en Ségala rouergat) le territoire d’une communauté. 

Ce découpage fiscal va donner naissance aux communes, l’addition des taillables de Camboulazet, du Puech de Nouguiès et de la Fabrie, tels qu’ils étaient au temps des rois, va former la commune, ou municipalité de Camboulazet, telle qu’elle est à présent.

Bien que lancés en 1790 par les autorités révolutionnaires, découpages et statuts des communes ne se stabilisent vraiment qu’une quarantaine d’années plus tard. De là naissent les mairies qui gèrent plusieurs municipalités au départ (Camboulazet était gérée par Manhac). Il faudra attendre 1830 pour que Camboulazet soit une commune à part entière, ses frontières assez surprenantes  ayant été dessinées par le découpage fiscal pour les besoins du roi d’une part et par la suite de ses mandements d’autre part. 

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Carte des seigneuries autour de Camboulazet

C’est après la Révolution, vers 1830, que fut dessinée la nouvelle carte d’administration. Jusqu'ici, le territoire était sous l’égide de Manhac.

La commune de Camboulazet fut donc créée, presque sous sa forme actuelle, par l’union de Camboulazet, la Fabrie et Puech de Nouguiès. Le grand regret des citoyens de Camboulazet fut de voir les Crouzets rattachés à Carcenac !

Ainsi,  paroisse et commune ne seront, en rien, confondues : le découpage du territoire pour la religion est distinct des découpages laïcs. Les habitants de La Fabrie allaient naguère aux offices à Salan, ainsi que ceux de Sabin et Enoc (qui seront rattachés tous deux par la suite à Frons au XIX° siècle), alors que ceux des Tavernes, des Crouzets, des Jonquières par exemple venaient aux offices de Camboulazet. 

 

La Grande Guerre

Camboulazet a payé un lourd tribut à la Grande Guerre 1914-1918.

La période contemporaine et ses progrès technologiques

Comme dans presque toutes les communes rurales de France, Camboulazet paiera un lourd tribut à la Grande Guerre 1914-1918.

Par la suite de nombreuses nouveautés marquèrent l’évolution de la commune :

  • Création d’un nouveau cimetière en 1928, à La lande,

  • Adhésion en 1927 de la commune au syndicat intercommunal d’électrification. Camboulazet et Pruns furent les 2 premiers villages desservis, suivis du Pouget, La Fabrie, Sabin, Noyès, La Gardie et La Combe dans un second temps.

  • Apparition en 1931 du téléphone avec la mise en place d’une cabine publique à Camboulazet.

  • L’alimentation en eau potable fait son apparition à Noyès, La Combe, La Gardie puis Camboulazet, La Fabrie et Sabin. En 1961 Pruns et le Pouget se dotent d’un système d’alimentation en eau potable qui leur est propre.

  • En 1962 mise en circulation de la route entre Noyès et le bourg de Camboulazet sous l’impulsion de Raymond LACOMBE.

  • 1974, 8 années après la création du Groupement Forestier de Camboulazet, une route et un pont sur le Viaur sont réalisés à Versailles, assurant ainsi un tracé automobile reliant Camboulazet au village de Tayac et aux communes de Centres et Cassagnes-Bégonhès Cette route contribue à créer de nouveaux liens entre les cantons de Baraqueville et de Cassagnes-Bégonhès.

  • Construction en 1993 d’une salle des fêtes à Camboulazet village

  • Edification d’une nouvelle salle des fêtes à Noyès inaugurée en 2007. Cette réalisation a pu se concrétiser grâce à la vente de l’ancienne école de Noyès.

  • Réhabilitation de l’ancien presbytère qui accueillera au rez de chaussée la mairie et 2 logements communaux de type T3 au 1er étage et aux combles du bâtiment. Transformation de l’ancienne école en logements

  • Création d’un premier lotissement à La Lande (en 1991-1992) puis d’un second à Bounafouzen (en 1995). Afin de faire face à une demande de plus en plus croissante de logements

  • Et le lotissement existant à Bounafouzen s’accroit considérablement en créant 8 lots supplémentaires.

  • Création d’une station d’épuration en 2004 pour l’assainissement collectif du village de Camboulazet

  • Agrandissement en 2012 de la commune par le rattachement des habitants de la Plaine et du secteur nord du village de Camboulazet

  • Création d’un nouveau vestiaire au stade (2016)

  • Création d’une salle des associations à Camboulazet (2016)

  • Dénomination et numérotation des voies et places sur tout le territoire de la commune (2019)

  • Achat terrain pour d’agrandissement du cimetière (2019)

  • Travaux de sécurité Pont de Nauze (2020)

Les personnages marquants

Les pères GOMBERT

Les missionnaires, nés à Camboulazet et qui ont fait leur vie ailleurs furent nombreux et ont une place à part. Dans l’église une plaque entretient leur souvenir et notamment celui des pères GOMBERT. Antoine et Julien vont passer leur vie d’homme en Corée se consacrant à l’évangélisation du pays, la construction d’une école et d’une église par exemple. Ils décédèrent en 1950, martyrisés. Leur frère Emile GOMBERT s’est quant à lui rendu en Inde, où consacra sa vie à l’enseignement des sciences et du latin, il décéda en 1948, dans l’estime générale. 

photos GOMBERT ANTOINE ET JULIEN
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Le père DALBIN

Autre personnage marquant : le père DALBIN, qui exerça de nombreuses missions en Afrique entre 1943 et 1978 et qui décéda en 1998, dans sa 85° année.

Raymond LACOMBE : un personnage emblématique

Raymond LACOMBE est né le 28 novembre 1929 à Noyès dans une famille d’agriculteurs du Ségala où il fut l’ainé d’une famille de sept enfants.

En 1947 il rejoint la Jeunesse Agricole Chrétienne (JAC), moment important dans son engagement militant. Il présidera d’ailleurs la fédération aveyronnais de la JAC de 1951 à 1954 et sera nommé président national de la JAC de 1955 à 1957. 

Il contribue à la fondation en 1959 avec Michel DEBATISSE et Hubert BUCHOU du Centre National des Jeunes Agriculteurs. Il devient cette même année là Maire de sa commune (Camboulazet), poste qu’il occupera sans relâche, constamment réélu, jusqu’en mars 2001. 

RAYMOND LACOMBE

Raymond LACOMBE s’implique dans de nombreuses actions et organismes : 

  • Il sera Président de la SAFALT (Société d’Aménagement Foncier Aveyron-Lot-Tarn) de 1964 à 1973;
  • De 1966 à 1982 il sera successivement secrétaire général de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) puis Président ;
  • En 1982, malgré sa défaite aux élections cantonales de Baraqueville, il conserve sa fonction de Président du SIVM (Syndicat Intercommunal a Vocation Multiple) de Baraqueville ;
  • Il deviendra Président de l’AMDES (Association des Maires pour le Développement et l’Emploi en Ségala) en 1983 et de l’ADEFPAT (Association pour le Développement par la Formation des Pays Tarnais et Aveyronnais) en 1984 ;
  • En 1986 il est élu Président de la FNSEA suite à la nomination de François GUILLAUME qui devient Ministre de l’agriculture, présidence qui sera renouvelée en 1987 et 1990 et qu’il assurera jusqu’en 1992 ;
  • Il signe à Paris le 17 septembre 1991 la Charte du monde rural (de son initiative) et le 29 septembre il organise le « Dimanche des terres de France » à Paris (un des évènements de l’année en France et un temps fort de son parcours syndical) auquel participe 300 000 personnes ;
  • Le 8 octobre 1991 il lance à Paris la fondation Sol et Civilisation sous le parrainage de Jacques DELORS, Michel ROCARD et Jacques CHIRAC.

Raymond LACOMBE, n’a jamais oublié ses racines et sa commune. 
Il a été un acteur majeur de la « voie(x) de l’agriculture » tant au niveau local que national.
Il est décédé le 16 février 2002, dans sa 72ème année, un an à peine après son retrait de la vie municipale de Camboulazet pour laquelle il a tant œuvré.  

La commune à travers ce site  lui rend aujourd’hui hommage en faisant découvrir cet homme de paroles et de cœur.

2 livres publiés aux Editions du Rouergue lui sont consacrés :

  • Raymond LACOMBE, un combat pour la terre
  • Pas de pays sans paysans, la voix de Raymond LACOMBE